L’Essaim de la Reine propose des miels monofloraux aux délicieux goût de nature. Leur texture et leur goût sont uniques. Ils ont su séduire les Chefs, ils nous ont séduit, découverte d’un couple engagé.
Le miel dans la peau
Fils et petit-fils d’apiculteurs gersois, Romain s’est lancé dans l’apiculture professionnelle* avec sa femme Joanna en 2018. Bertrand, le papa, était l’un des apiculteurs les plus respectés du Gers. Comme grand nombre d’apiculteurs il vendait son miel en coopérative qui empotait et revendait sous leur nom. Romain, lui, a voulu sortir de ce schéma “classique” et créer sa propre marque. Fini les miels pluri-floraux, il s’est mis à chercher l’essence de la fleur et les saveurs de leurs nectars. Voilà l’Essaim de la Reine et ses miels mono-floraux.
Romain aux commandes de la miellerie, Joanna en charge de la commercialisation et de la communication, à eux deux ils forment un duo de choc. Installés récemment près de Bazas, à Auros, dans les locaux d’une abbaye, Romain et Joanna produisent aujourd’hui cinq à six miels différents, selon les années et la floraison : l’acacia dont la saison démarre mi-mai, le tilleul à partir du mois de juin, puis la bourdaine, le châtaignier et le tournesol qui se récoltent dès juillet et enfin la bruyère, plus tardif, qu’ils récoltent en septembre-octobre. Selon les fleurs, ils déplacent leurs ruches en Gironde, dans les Landes et dans le Gers. Et s’il s’écoutait, à l’automne, Romain partirait dans les Pyrénées pour travailler des miels de montagne.
Abeille mon amour
Romain a grandi dans la campagne gersoise, la nature est dans son ADN. “Romain des bois” comme on le surnomme parfois ! Fervent défenseur de la survie des abeilles, soucieux de leur avenir et donc de l’avenir de notre planète, son métier il le vit et s’engage chaque jour pour protéger ses petites bêtes volantes qui nous régalent toute l’année. “Je n’ai pas de label mais je positionne mes ruches près de champs et de prairies naturelles” précise Romain.
Du rythme et de l’adrénaline
Chaque année, Romain procède à une routine bien établie : en hiver il entretient les ruches pour préserver les abeilles du froid. Il en va de la survie de ses colonies. Le miel qu’il leur aura laissé de l’année précédente leur permet de passer sereinement l’hiver sans avoir à compléter leur alimentation plus que nécessaire. A l’apparition des premiers bourgeons printaniers il dépose ses ruches dans des champs de fleurs mellifères ; le travail des abeilles butineuses commence alors.
Comme tous les apiculteurs, il transhume la nuit pendant les heures de repos des butineuses afin de ne pas en égarer. L’arrivée du printemps, pour Romain, annonce de courtes nuits de sommeil, dans son camion, au milieu de la nature. Régulièrement, quand les cadres sont pleins, il récupère ceux présents dans la partie supérieure de la ruche, appelée la « hausse », et laisse le miel situé dans le « corps » de la ruche pour leur alimentation. Démarre alors l’extraction, presque entièrement mécanisée. On désopercule (on enlève la couche de cire déposée par les abeilles sur les alvéoles remplies de miel), une première partie du miel (environ un tiers) s’écoule, puis, à l’aide d’une centrifugeuse on extrait le reste du miel. Contrairement aux apiculteurs qui travaillent en collaboration avec des coopératives, Romain et Joanna vont poursuivre le travail eux-mêmes. Ils empotent, étiquettent, stockent puis vendent. Et ce processus recommence pour chaque type de miel, jusqu’au miel de Bruyères, le petit dernier de l’année, pas si évident à récolter. Marchés de Noël, marchés urbains, salons et autres évènements, l’hiver chez les Stiers n’est pas synonyme de repos. C’est un rythme soutenu riche en découvertes et en émotion. Ce qu’aime notre couple c’est observer les gens déguster nos miels avec satisfaction.
La vie d’apiculteur est une vie trépidante, “les années ne se ressemblent pas et chaque année est une aventure” précise Romain. Nous entendons trop souvent que les abeilles sont à risque, nous prenons conscience que les miels industriels proviennent souvent de pays autre que la France, pays dont la réglementation est différente et moins exigeante, que beaucoup de miels industriels sont coupés au sucre et à l’eau, alors plus que jamais nous faisons le choix d’un travail éthique et d’un produit qui a du goût, quitte à nous priver de certaines pépites pendant les années les plus ingrates. A vos cuillères !
*Pour être apiculteur professionnel il faut posséder au moins 200 ruches.
22 novembre 2021 / Florence Dupin